Mascara Algérie de ma jeunesse

                          Algérie : Mascara 1861  (page 1)

 

 

En forme de note liminaire, il m'apparaît indispensable de retracer la situation administrative et législative de l'Algérie durant les années allant de 1844 à 1874 éclairant ainsi, en l'encadrant, la période pendant laquelle les 10 plans présentés ici ont été exécutés par l’armée française. J’ai choisi un extrait des « Dossiers & documents » du journal « Le Monde » n° 203 d'octobre 1992 qui me semble donner une description succincte mais exacte des événements de l'époque considérée.

 

En février 1844, les « bureaux arabes » viennent renforcer l'administration. De 1844 à 1848, diverses mesures acheminent vers l'assimilation des institutions algériennes et métropolitaines. Le gouvernement provisoire de 1848 et la IIème République accentuent la tendance à l'assimilation des institutions. Un décret proclame l'Algérie partie intégrante du territoire français.

Un ministère de l'Algérie, créé en 1858, n'aura qu'une existence éphémère : en novembre 1860, il est supprimé et le gouverneur général, auprès de qui est placé un comité consultatif, réapparaît. Il commande les forces de terre et de mer « et rend compte directement à l'empereur de la situation politique et administrative du pays ». Tous les services sont transférés de Paris à Alger.

C'est aussi l'époque de ce que l'on a appelé la politique du royaume arabe, selon l’expression de Napoléon III, qui écrivait au gouverneur général Mac-Mahon : « L'Algérie est un royaume arabe, une colonie européenne et un camp français. » Un sénatus-consulte de 1863 déclare les tribus propriétaires des terres dont elles ont la jouissance à titre quelconque et institue la Djemaa (1) désignée par l'administration. Un autre, de 1864, stipule que « l'élément indigène devra désormais entrer pour un quart au moins dans la composition de chaque conseil général. Les israélites pourront y avoir un membre ».

Le 14 juillet 1865, la qualité de Français est reconnue aux indigènes, qui conservent néanmoins leur statut personnel « coranique ». La citoyenneté française leur est ouverte par voie de naturalisation, mais avec abandon de ce statut. Simultanément, on en est revenu au régime militaire : en 1864, la direction de l'administration civile disparaît, les préfets sont subordonnés aux généraux de division, les territoires civils réduits. Néanmoins la refonte de l'organisation municipale à laquelle il est procédé aménage un cadre où pourra s'exercer le pouvoir civil.

Dès la chute de l'Empire (en septembre 1870), la tendance à la centralisation des territoires prévaut de nouveau : le pas est redonné au pouvoir civil sur le militaire. Sous l'autorité d'un préfet, doté d'un conseil général désormais élu, les trois départements algériens bénéficient du même régime que les métropolitains : ils sont représentés au Parlement par les députés et, à partir de février 1875, par un sénateur. Les communes de plein exercice sont administrées par un conseil municipal élu, les communes mixtes par un fonctionnaire civil. Simultanément les « bureaux arabes » sont réorganisés et deviennent les « bureaux des affaires indigènes ».

Pour la première fois, en outre, des représentants élus de la population siègent au sein d'un « comité consultatif du gouvernement général de l'Algérie ». Les institutions judiciaires et civiles des autochtones sont remplacées par les institutions et la législation française : la juridiction des cadis est restreinte aux questions de statut personnel. En 1874, plusieurs décrets instaurent un régime judiciaire particulier à « l'indigénat » et exorbitant du droit commun.

 

(1) Djemaa : assemblée des notables d'un douar.

 

Textes et mise en page Francis LOPEZ sur le site  "Visite virtuelle du musé de la France en Algérie"

 

Petite histoire de Mascara

 

 

 

Mascara (actuellement Mouaskar) est une ville d'Algérie située à l'intérieur des terres, à 100 km au Sud-Est d'Oran. Ancienne capitale d'Abd-el-Kader, elle s'étale sur le versant méridional de l'Atlas. A ses pieds s'étend la riche plaine d'Eghris. Elle était réputée pour son vignoble qui produisait des vins généreux à haut degré d'alcool (13°).

La France conquit cette région entre 1835 et 1841. L'action de l'armée française qui est relatée ici se situe donc vingt ans plus tard. Elle montrera tout son savoir-faire en matière de développement des infrastructures tant en ce qui concerne l'alimentation en eau (si critique dans ces contrées semi-désertiques de l'époque) des populations civiles, européennes et autochtones, que des travaux indispensables aux échanges marchands.

La chefferie de Mascara va construire des ponts, des routes ainsi que des écoles et modifier les caravansérails pour accueillir les malades et les marchands allant vers le sud transportant à dos de dromadaires (le vaisseau du désert) les indispensables marchandises nécessaires à la vie courante des bédouins, nomades ou villageois disséminés sur un territoire  quatre fois grand comme la France.

Je vous laisse découvrir ces plans (et savourer leur beauté) qui témoignent, avec éclat, de l'action française en Algérie.

 

 

 

Projet pour 1861

Direction d'Oran

Chefferie de Mascara

Page de garde. Feuillet N° 5

Centimes additionnels

Article 48

Sur l'étiquette rouge est inscrit : Article 1er - N° 341

Coût du projet : 1200 Francs

 Aménagement de la source d'Aïn Guergour entre Zélamta et l'oued el Abd et y faire une borne fontaine avec robinet.

 Responsable : M. Bossy Chef du bataillon du génie en chef

Réalisation du plan : Lieutenant Baud

Date d'approbation : 19 juillet 1861

  

 Détails du plan figurant ci-dessous

 En-tête du plan

  Le projet est approuvé par le lieutenant colonel pour le Directeur des fortifications d'Oran empêché le 19 juillet 1861.

Signé Michon

 Signature du lieutenant du génie Baud pour la rédaction du plan

 Vue générale du plan

 

 Le plan d'ensemble au 1/1000 ème situe la source d'Aïn Guergour à 520 mètres d'altitude et la fontaine (point rouge à droite du plan) à 518 mètres. La conduite projetée (en tiraits bleus) passe donc par un point bas (milieu du plan) à 510 mètres d'altitude.

Approbation du plan par le chef de bataillon M. Bossi le 14 juillet 1861, fête nationale.

(voir les lignes de niveau).

 

 

 

Le plan en élévation de la source montre qu'elle se trouve à une altitude comprise entre 520 et 524 mètres.

(Voir les courbes de niveau).

 

 

 Réservoir - coupe suivant EF et élévation

 

Schéma de la borne fontaine (niveau : 518 mètres).

Si la beauté de ce plan vous a touché, alors passez au suivant (il est encore plus beau que celui-ci)

  

Dans le cas contraire, je vous remercie
de votre visite.

Textes et mise en page Francis LOPEZ sur le site  "Visite virtuelle du musé de la France en Algérie"

 

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